Jean-Louis Costes est un artiste incontournable du paysage indépendant français ; connu de beaucoup mais peu reconnu, il ne cadre avec aucune esthétique existante .
Cinéaste, il est très influencé par les attitudes esthétiques du cinéma de la Transgression new-yorkaise des années 1980. Il a d’abord produit les vidéos de ses spectacles à partir de 1989, puis réalise des films de fiction et des farces sexistes et macabres au nombre de 32, majoritairement diffusés dans de petits festivals cinématographiques. Dans I love snuff (1996), Costes se prostituera, se fera uriner dessus, déféquera dans la rue et effectuera des performances sexuelles. Certains de ses films ne durent qu’une minute et témoignent d’une volonté de souligner l’aspect fugitif de toute création vidéo, en référence au cinéma des frères Lumière. Ses messages politiques sont intentionnellement incorrects, le moyen pour Costes de montrer l’aspect absurde de la vie. Il jouera également dans Irréversible de Gaspard Noé et Baise moi de Virginie Despentes, cinéma mieux estimé de la critique.
Ecrivain, il publie régulièrement des textes dans les revues Cancer, Hermaphrodite ou Bordel et devient l’éditorialiste mensuel du magazine Internet Ring en novembre 2004.
Indépendamment, il écrit un roman photo Caca Yoga (1999) et un roman, Viva la merda (2003). Anarchiste du verbe et de l’insulte, s’exprimant dans une langue simple, libre et laconique, ses textes sont souvent sujets à controverses et ambiguïtés. Dans l’essai Mon grand-père, immigré fasciste raciste anti-français, Costes retrace l’histoire de son grand-père rescapé du génocide arménien avec les éléments familiaux et historiques dont il dispose. Son essai constitue en partie une biographie de son enfance difficile où il découvre en ses racines un aïeul meurtrier.
Performeur, Jean-louis Costes a créé 22 opéras « porno-sociaux », de 1986 à nos jours qui lui permettront de tourner au Japon, aux Etats-Unis et en Europe. Mélange de chansons, de théâtre et d’actions performatives qui traitent du racisme, de la sexualité, la prostitution, la religion, la guerre, la drogue, la dépression et du suicide. Il joue dans tous ses spectacles et donne libre cours à ses performances faisant intervenir la nudité, les excréments et la violence dans un art qui dérange. Dans The last Mass, Costes incarne le diable et envoie un prêtre en enfer. Costes considère ses provocations comme dénonciatrices et beaucoup moins graves que les silences pudiques sur la traite négrière, la torture durant la guerre d’Algérie, les camps nazis, les goulags en Sibérie ou la guerre du Vietnam. Il dénonce également l’obéissance aveugle aux ordres et le refus des responsabilités personnelles et dévoile au grand jour la motivation unique des mouvements politiques et religieux extrêmes, selon lui : la haine primaire et vide de conceptualisation. Costes ne se considère pas comme un artiste engagé ou conceptuel mais comme expressionniste. Il tente d’exprimer le potentiel d’actions et de sentiments contradictoires et extrêmes que tout homme enferme en lui sous des rôles sociaux. Son but est de représenter le monde dans toute sa diversité et ses contradictions, d’exprimer les sentiments, des plus sombres aux plus sublimes en passant par les plus communs, de l'individu dans le monde. Son ambition artistique est de donner l'image la plus exhaustive possible de l'homme contemporain.
Musicien,il travaille seul sur une musique déstructurée et bruitiste sur laquelle il ajoute des textes hurlés avant de travailler au Japon avec Toshi Hiraoka sur l’album No sex boy dont les textes dénoncent les tabous japonais et les problèmes sociaux du même pays. Il vend plus de disques au Japon qu’en France. Sa musique ressemble à de la contre-musique médiévale, manifestation sonore chaotique et blasphématoire et ses textes reflètent la découverte qu’il fait de la nature humaine. Costes a publié une cinquantaine de disques.
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